mardi 22 novembre 2011

L’UMP : l’autre parti communiste !

Décidemment, le parti présidentiel ne sait plus a quelle idéologie se raccrocher en cette période de mécontentement populaire. Non content de battre le Front National sur son propre terrain, l’UMP se rapproche parallèlement des partis communistes asiatiques. Concernant la Chine, un accord a été signé dès 2009 et les observateurs politiques « supputent » qu’il en va de même au Vietnam depuis la visite cet été d’une délégation officielle auprès de Nguyen Manh Hung, le vice-président « permanent » de la Commission des relations extérieures du Parti communiste du Vietnam…




Que penser aujourd’hui de l’accord signé le 22 octobre 2009 entre l’UMP et le Parti Communiste Chinois ? Initié par Xavier Bertrand, ce « mémorandum d'entente » (1) avait suscité à l’époque quelques remous dans l’hémicycle de la part des députés de la majorité. Parmi les mécontents les plus virulents, le « sémillant humaniste » Lionel Lucas, en charge du groupe « amitié France Tibet » au sein du parti de la majorité avait couiné : « Notre électorat de droite anticommuniste ne va pas apprécier, ni les bobos dont on veut avoir les voix. On n'a pas à s'afficher du côté des tyrans. Le PCC est un parti totalitaire avec la responsabilité de millions de victimes innocentes en Chine. » (2) De son côté, « l’ami » Jean-François Copé avait estimé pour sa part : « Pour l'avenir, ce serait une bonne chose que l'on puisse avoir en amont un débat dans les instances du parti » sur de tels rapprochements. Avant de souligner qu'il approuvait « totalement le déplacement de notre premier secrétaire en Chine... euh... de notre secrétaire général » : lapsus (calculé) révélateur ?

De son côté, Xavier Bertrand a tenté d’expliquer sans convaincre à l’AFP: « Ce protocole veut dire une meilleure compréhension, une meilleure connaissance et beaucoup plus d'échanges entre le parti communiste au pouvoir en Chine et le parti de droite au pouvoir en France », a-t-il déclaré. « Cela veut dire, sur de nombreux sujets, par exemple sur l'environnement ou l'avenir de l'Europe, multiplier les échanges entre dirigeants mais aussi entre cadres et élus du parti », a-t-il précisé. L’UMP et le PCC ont décidé à l’époque que tous les deux ans, alternativement en Chine et en France, serait organisé « un événement qui donnerait un relief particulier à ce protocole ». Alors, quel est donc le contenu de ce fameux mémorandum conclu à l’occasion d’une visite présidentielle ? Il indique que les deux partis se sont mis d'accord sur des principes, en particulier celui de «non-ingérence dans les affaires intérieures d'autrui» mais aussi l’organisation de séminaires et de colloques discrets sous l’opacité bienveillante de Think tanks…













Un an après la signature de l’accord controversé, c’est le grand vide : aucune des dispositions ratifiées n’ont abouti sur quoique ce soit de « palpable ». Xavier Bertrand « saute » au profit de Jean-François Copé à la tête de l’UMP. Lorsque ce dernier se rend en Chine les 3 et 4 décembre 2010  avoir « repris les rênes », il se fait « gentiment » moqué par son hôte, le vice-ministre Chen Fengxiang. Le n°2 du département international du parti « regrette que rien ne se soit passé » après la signature du fameux mémorandum avec Xavier Bertrand mais il assure qu’il est « persuadé que les nouveaux dirigeants de l'UMP feront beaucoup mieux que leurs prédécesseurs ». Accompagné par Jean-Pierre Raffarin, Copé, faisant mine d’étonnement, aurait « trouvé des mots qui sont allés droit au cœur de ce dignitaire du PCC sur l'importance de donner du temps à la relation » et de palabrer sur la nécessité de « mieux se connaître, pas pour juger, mais pour comprendre ». Le député-maire de Meaux a promit de « faire vivre la relation par des rendez-vous réguliers, notamment au niveau des clubs et des think tanks » selon le Figaro (3).

Alors qu’en est-il aujourd’hui de ce fumeux rapprochement ? Difficile à dire. Dans un registre similaire, notez la visite en toute discrétion d’une délégation officielle de l’UMP les 3 et 4 août derniers au Vietnam : « Y aurait-il un projet de création d'antenne de l'UMP et de Génération France à Hanoï ou Hô-Chi-Minh-Ville ? » s’interroge à juste raison Slovar sur Marianne2 (4) Silence radio donc concernant les « éventuels » travaux menés par les « éventuels » think tanks de l’UMP et des partis communistes chinois et peut-être vietnamiens…Que les nations entretiennent des relations commerciales et politiques plus ou moins avérés relèvent d’un travail diplomatique plus ou moins « acceptable » mais qu’un parti fleurtant quotidiennement avec la peste brune se rapproche officiellement de structures dictatoriales « politiquement opposées » relève de l’ignominie. Comme le remarque un internaute en réaction à l’article de Slovar : « Pour l'UMP, les communistes, c'est comme les Arabes, les Roms, les Africains : on les aime beaucoup, à condition qu'ils ne soient pas en France. » et qu’ils casquent au bassinet…

(1) Le mémorandum en question :

(2) La lettre de Lucas à Bertrant et à la presse :

(3) « Copé relance les relations entre l'UMP et le PC chinois » sur Le Figaro.fr :

(4) Accords UMP- Parti Communiste Vietnamien sur Marianne2 :

Lire aussi  l’article du Point :

Sur Marianne2 :

Sur Rue89 :

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